L’année 2020 était la dernière année utile pour porter une ambition politique en faveur de l’art et de la création. Au mitan du quinquennat, le budget ne marque aucun tournant lisible. L’argutie de la contrainte de la dette a sauté devant les revendications des gilets jaunes. Face aux 10 milliards de dépenses sociales nouvelles, puis aux 9 milliards annoncés de baisse fiscale, il a été impossible au ministre de la Culture d’obtenir seulement 200 millions d’euros dès cette année, pour redonner le souffle et la base dont les acteurs culturels ont besoin pour servir l’ambition d’émancipation.

À la veille de l’examen des crédits de la mission Culture à l’Assemblée nationale, l’USEP-SV s’adresse solennellement à la représentation nationale. Il est en effet urgent que les députés interpellent l’exécutif sur l’ambition culturelle de notre pays.

Dans une note détaillée remise au Parlement, l’USEP–SV pointe les éléments du débat budgétaire qui marquent l’affaiblissement de l’ambition culturelle de l’État :

  • Les finances des collectivités sont mises à mal par l’atteinte récurrente de leur autonomie fiscale et budgétaire : il ne peut y avoir de politique culturelle sans les collectivités territoriales qui ont besoin de trajectoires stables.
  • Les moyens dédiés à la création (programme 131) sont en baisse pour la première fois depuis longtemps, et alors même que ce programme est abondé des crédits du FONPEPS. C’est un signal très négatif qui fragilise encore davantage les missions d’intérêt général de notre secteur.
  • Les moyens dédiés à la transmission (Programme 224) sont aussi en baisse malgré les discours répétés en faveur du 100 % EAC !
  • Les seules lignes budgétaires à la hausse sont celles des projets « présidentiels » : le Pass Culture, les Micro-folies, le Château de Villers-Cotterêts ou la Cité du théâtre !
  • Le Centre national de la musique n’est pas doté des moyens qui permettraient d’engager une dynamique vertueuse. L’appel aux Organismes de gestion collective ne saurait se substituer aux moyens nécessaires que l’État doit garantir, sans affaiblir l’action du ministère de la Culture.

 

Nous exprimons une vive déception sur ce projet de budget pour 2020, alors même que le ministre de la Culture nous avait laissé quelques espoirs. Ce budget malthusien reste en dessous des besoins réels. Nous regrettons que le Président de la République, depuis son élection, n’ait jamais consenti ni à exprimer sa vision de la politique culturelle, ni à prendre le temps d’une concertation avec nos organisations.

 

Paris, le 22 octobre 2019

 

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